Romain Bardet "Ils peuvent se permettre d’avoir plus de leaders"


Son nom à lui seul fait déjà figure d'institution dans le domaine du cyclisme, plus de 10 ans au premier échelon et des podiums dans différentes compétitions internationales, dont deux grands tours, donnent à Romain Bardet suffisamment de galons pour donner son avis sur les affaires internes du sport. Tout au long de ces années, il a observé des changements importants dans le cyclisme professionnel, sur lesquels il a beaucoup à dire.

Se souvenant de ses plus beaux jours avec AG2R La Mondiale, Bardet estime que le sport était plus équitable "En repensant au Tour 2014, j'ai senti qu'il était beaucoup plus ouvert, et qu'il était plus facile d'atteindre le sommet si on était un bon coureur avec bon engagement dans une petite équipe".

Le Français identifie l'argent comme un facteur crucial à l'ère des « super équipes » comme Visma – Lease a Bike ou UAE Team Emirates. Selon Bardet, "cela les rend puissants et ils peuvent se permettre d’avoir plus de leaders", ce qui signifie que les équipes aux finances moindres n’ont pas accès à des places prestigieuses et que certains leaders préfèrent rejoindre d’autres équipes pour de l’argent.

Bardet propose une solution concrète : un plafond salarial. "Les gens disent que lorsque de gros sponsors sont prêts à investir de l'argent, il ne faut pas introduire de limite, mais cela fonctionne plutôt bien pour le rugby français", argumente-t-il. De plus, il suggère la mise en place d'un draft, similaire à celui du sport américain, pour répartir équitablement les meilleurs coureurs parmi les 18 équipes du WorldTour.

Mais les idées de Bardet ne se limitent pas au plafond salarial. Il propose des équipes plus petites pour les grands tours "Six coureurs dans les courses normales, sept dans les grands tours et des équipes d'un nombre total ne dépassant pas 20 à 25 coureurs." Son raisonnement est clair "Si vous vous alignez avec moins de gars, vous pouvez amener plus d’équipes à chaque course, donc il y aura plus de sponsors qui pourront faire le Tour, ce qui signifie plus d’argent pour tout le monde. La compétition sera plus ouverte, car il sera beaucoup plus difficile pour les équipes de contrôler la course."

Romain Bardet, fort de son expérience et de sa vision, milite pour un cyclisme plus juste et plus compétitif, où le talent et l'engagement l'emportent sur la puissance financière de quelques équipes. Son appel à l’équité dans le sport est un reflet précieux à une époque de grands investissements et de domination de quelques-uns.

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