Les Jeux Olympiques de Paris se rapprochent de plus en plus. Dans les semaines à venir, l'Association des cyclistes allemands (BDR) présentera ses coureurs qui ont de fortes chances d'être au départ à Paris. La nomination finale sera faite par la Confédération allemande des sports olympiques (DOSB) en juillet.
Peut-être qu'un des souhaits de Liane Lippert se réalisera samedi : lorsqu'on lui a demandé quel titre elle aimerait lire sur elle-même, la championne en titre du championnat allemand sur route a répondu "La première victoire de Liane Lippert après une longue pause pour blessure." Il ne fait aucun doute qu’elle souhaite devenir championne d’Allemagne pour la troisième fois consécutive, car elle est après tout l’une des meilleures coureuses allemandes sur route. Normalement, elle aurait sprinté pour remporter des victoires ou monter sur le podium dans les classiques ce printemps, mais cette année, tout était différent.
En décembre, une fracture de stress au col fémoral a été diagnostiquée, obligeant la championne allemande à faire une longue pause. Un bref retour au vélo au début de l'année n'était pas une bonne chose, alors Lippert et son équipe ont retardé son début de saison. Interdiction absolue de rouler jusqu'à ce que la fracture soit complètement guérie et que Lippert puisse à nouveau remonter sur le vélo sans douleur. Cela a pris six semaines, Lippert marchait parfois avec des béquilles et elle a reconstruit ses muscles affaiblis grâce à de laborieux traitements de rééducation. Au lieu de concourir dans les classiques ardennaises qu’elle aime tant, le plan était de se muscler. Elle ne pouvait que regarder les classiques à la télévision.
En février, elle a repris l'entraînement léger et en avril, elle s'est rendue sur les hauteurs de la Sierra Nevada pour s'entraîner. Fin avril, elle affrontait sa première épreuve, le Tour d'Espagne, et ne savait pas à quoi s'attendre après une si longue pause. "J'étais ouverte à tout, l'essentiel c'était la course", a-t-elle déclaré. Après tout, il n’existait aucune possibilité de comparaison avant la Vuelta. Et puis elle a su bien tenir le coup en Espagne. Elle n’a disputé que 13 jours de course jusqu’à présent, mais cela montre que les choses continuent de s’améliorer.
Dans un autre camp d'entraînement en altitude, elle a travaillé sur sa forme pour l'été. En plus de défendre le titre de championne d'Allemagne à Bad Dürrheim, elle a deux grands objectifs : les Jeux Olympiques de Paris puis le Tour de France. Le parcours à Paris, qui s'apparente davantage à un parcours d'une classique, demande avant tout de la force, mais la force en montagne est également importante pour le tour. "Je pense qu'il faut trouver un compromis. Ce sera difficile pour tout le monde", déclare la coureuse expérimentée, qui roule depuis l'âge de huit ans.
Sa percée internationale a eu lieu en 2016 lorsqu'elle est devenue championne d'Europe juniors en Bretagne. "J’avais auparavant le droit de participer au Tour de Thuringe féminin avec une exemption en tant que junior. Cela m'a rendu forte pour ce Championnat d'Europe", se souvient-elle. Et pourtant, la victoire a été une surprise. La même année, elle signe un contrat avec l'équipe néerlandaise Sunweb.
En 2018, lors de sa deuxième saison dans la catégorie féminine, elle est devenue championne d'Allemagne en saisissant sa dernière chance d'entrer dans un groupe de tête et de remporter la course. "Je suis bonne dans ce domaine, j'accélère de manière explosive à la fin et je laisse tout le monde derrière." Leur spécialité : les rampes finales raides, comme celles qu'on retrouve dans les classiques ardennaises.
C'est pourquoi ses courses préférées s'appellent la Flèche Wallonne et l'Amstel Gold Race. Des courses qu'elle a pu assister qu'en spectatrice cette année. Mais elle aura plus d’occasions de montrer de quoi elle est faite lors de ces courses. L'accent est désormais mis sur les Jeux Olympiques. Les pavés de Montmatre, les pentes petites mais venimeuses lui conviennent. En supposant qu’elle soit nominée, elle donnera tout pour peut-être finalement entrer dans l’histoire olympique.
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